Le froid s’insinuait jusqu’à mes os, glissant sur ma peau comme des aiguilles.
Assise à l’arrière du taxi, je serrais mes bras contre moi, regrettant amèrement de ne pas avoir pris de veste.
Même avec le chauffage du taxi, mes frissons ne semblaient pas vouloir s’apaiser.
Je soupirai en silence, évitant de croiser le regard du chauffeur...
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Quelle idée ridicule de sortir habillée comme ça, surtout en plein hiver.
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Mon reflet dans la vitre me renvoya l’image d’une fille épuisée, avec des cheveux en bataille et des cernes marquant ses yeux.
Je déglutis, un nœud se formant dans ma gorge.
Pourquoi ce trou noir dans mes souvenirs ?
Chaque tentative pour reconstruire la soirée faisait monter une angoisse sourde dans ma poitrine, comme si mon esprit refusait de coopérer.
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Je secouai la tête, m’efforçant de chasser ces pensées.
Ce n’était pas le moment.
Je sortis mon téléphone et composai le numéro d’Ara...
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Elle décrocha immédiatement, et sa voix, tendue et familière, éclata dans mon oreille.
Ara:
- Mais putain, Bora ! Enfin !
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Je sursautai légèrement, surprise par son ton.
Ara:
- Pourquoi tu ne répondais pas ? Tu sais que je n’ai pas dormi de la nuit ! continua-t-elle, son souffle rapide trahissant sa nervosité.
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Bora:
- Je… Je suis désolée, balbutiai-je. Je suis dans un taxi, là. Ça va?
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Ara:
- Ça va ? Son ton monta d’un cran, incrédule.
Ara:
- Bora, sérieux ? Hier, tu étais complètement… différente. C’est moi qui devrais te demander si ça va !
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Je restai silencieuse, frappée par ses mots...
Différente ?
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Qu’est-ce qu’elle voulait dire ?
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Mon cœur se serra alors que je murmurais :
Bora:
- Ara… Pourquoi tu m’as laissée partir avec Ryun ?
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Un silence s’étira, tendu, presque lourd.
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Lorsqu’elle reprit enfin, sa voix s’était adoucie, mais son hésitation était palpable.
Ara:
- Je n’avais pas le choix. Tu étais… incontrôlable. Je savais plus quoi faire. Sérieusement, Bora, tu faisais peur.
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Sa réponse me déstabilisa. Moi, incontrôlable ?
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Je fronçai les sourcils, cherchant une logique à ses propos.
Bora:
- Mais… De quoi tu parles ? murmurai-je.
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Elle soupira, et je pouvais presque imaginer ses doigts tapotant nerveusement une table.
Ara:
- Tu ne te rappelles vraiment de rien ?
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Bora:
- Rien. Absolument rien. Ma voix tremblait légèrement.
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Ara:
- Bon… Écoute, ta mère m’a appelée ce matin. Elle voulait savoir où tu étais. Et j’ai dû improviser.
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Mon estomac se noua brusquement.
Bora:
- Je m’en doutais, avec tous ses appels, elle allait forcément te joindre...
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Ara:
- Je lui ai dit que tu avais trop bu et que tu dormais chez moi. admit-elle dans un souffle.
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J’écarquillai les yeux, abasourdie.
Bora:
- Quoi ?! Mais Ara, tu sais très bien que je n’ai pas le droit de boire ! Ma mère va me tuer !
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Ara:
- Je sais, je sais ! Je suis désolée. J’ai paniqué. Je voulais juste qu’elle arrête de poser des questions. Elle devenait insistante !
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Je me massai les tempes, sentant la panique monter en moi.
Bora:
- D’accord… Je vais gérer ça. Viens chez moi dans une heure. Je veux que tu me racontes tout.
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Ara:
- D’accord. À tout à l’heure, dit-elle finalement, sa voix toujours tendue.
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Je raccrochai et laissai le téléphone retomber sur mes genoux.
Mon cœur battait à tout rompre, et je fixai l’obscurité à travers la fenêtre du taxi.
Qu’est-ce qui s’était passé hier soir ? Pourquoi je ne me souvenais de rien ?
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Lorsque le taxi s’arrêta enfin devant ma maison, je payai rapidement, évitant le regard du chauffeur.
L’air glacial me frappa de plein fouet dès que je mis un pied dehors.
Serrant mes bras autour de moi, je montai les marches du perron, chaque pas alourdissant mes pensées.
Une question tournait en boucle dans ma tête, insistante et oppressante :
“Comment ai-je pu en arriver là ?”
***
Passant le portail, je respirai profondément, sentant l’air froid piquer mes poumons.
“Tu peux le faire, Bora. Ça va aller,” me répétai-je, le cœur battant avec force.
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J’avançai prudemment vers la porte d’entrée, ouvrant doucement pour éviter tout bruit qui pourrait trahir mon arrivée tardive.
À l’intérieur, je jetai un regard rapide autour de moi, mon soulagement palpable en voyant ma doudoune pendue au porte-manteau.
Rapidement, je l’enfilai et zipppai jusqu’au cou, espérant masquer ma tenue inappropriée pour une soirée aussi froide.
“Avec un peu de chance, elle ne remarquera rien,” me dis-je en me dirigeant vers la cuisine.
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D’une voix tremblante, je murmurais :
Bora:
- Coucou, maman...
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Ma mère, debout près du plan de travail, me dévisagea avec une expression sombre et perçante.
Maman:
- Toi, franchement ! Sa voix claqua, remplie de reproches et d’exaspération.
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Maman:
- À ton âge, et toujours aussi irresponsable ! Comment peux-tu sortir boire après une opération ? Tu veux vraiment me pousser à bout ?
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Je reculai, levant les mains en signe d’apaisement.
Bora:
- Mais maman... je me sens bien. Je suis guérie, tu sais à quelle vitesse je récupère !
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Elle plissa les yeux, son scepticisme évident.
Maman:
- Guérie vite ? Tu réalises que tu viens de subir une opération sérieuse ? Les gens normaux restent au lit, et toi... toi, tu fais la fête ?
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Chaque mot frappait dur...
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Incapable de trouver une réponse convaincante, j’étais presque prête à fondre en larmes.
Bora:
- Oui, maman, je suis vraiment désolée. Ça ne se reproduira plus, promis.
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Elle n’était pas convaincue, ses yeux lançant toujours des éclairs de colère.
Maman:
- Non, non et non ! Je ne peux plus te faire confiance, Bora. C’est fini, les sorties. Désormais, tu rentres tôt et c’est non négociable.
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Elle se retourna pour reprendre ses préparations, semblant mettre fin à la conversation.
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J’inspirai profondément, puis m’approchai et entourai doucement sa taille de mes bras, posant ma tête sur son épaule.
Bora:
- D’accord, maman. Plus de soirées. Je te le promets. S’il te plaît, calme-toi. Je suis désolée, murmurais-je, tentant de calmer l’orage.
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Elle resta rigide un moment avant que ses épaules ne relâchent légèrement, un signe qu’elle m’écoutait malgré tout.
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Changeant de sujet, j’ajoutai avec une pointe d’espoir :
Bora:
- Ça sent vraiment bon ici. C’est mon plat préféré que tu cuisines ?
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Elle soupira, son irritation diminuant lentement mais son ton restant froid.
Maman:
- Peut-être... Va te doucher, tu sens l’alcool. Reviens manger après.
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Je souris malgré la tension, soulagée de détendre un peu l’atmosphère.
Bora:
- Merci, maman. Je t’aime, dis-je en déposant un baiser rapide sur sa joue avant de filer à l’étage.
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Une fois dans la salle de bain, je fermai la porte à clé et m’adossai contre elle.
Mon cœur battait encore rapidement, mais un sourire étira mes lèvres.
La soirée avait été rude, mais au moins, elle finirait par me pardonner... comme toujours.
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***
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L’eau chaude coulait sur ma peau, effaçant la morsure froide de la nuit, mais un malaise persistait, une ombre qui refusait de se dissiper.
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Danser avec Jin... Pourquoi ? Il ne m’attirait même pas.
Oui, j’avais bu, mais jamais auparavant l’alcool ne m’avait fait perdre le contrôle de la sorte.
Ce n’était pas moi, pas vraiment.
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Je fermai les yeux, espérant chasser l’embarras cuisant.
Une colère sourde contre moi-même montait ; ce n’était pas une scène à répéter.
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Soudain, des images me frappèrent, nettes comme un éclair coupant la nuit.
Ryun...
Son visage était trop proche, ses yeux sombres et profonds capturaient les miens, une proximité déconcertante.
Ses traits étaient clairs dans ma mémoire embrumée. Pourquoi mes doigts avaient-ils exploré son cou ? Une chaleur étrange, presque alarmante, s’était diffusée en moi à ce contact.
Qu’est-ce que ça signifiait ? Mon souffle s’accéléra, chaque mouvement semblait orchestré par une volonté qui n’était pas la mienne.
C’était irréel, perturbant...
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Les images s’intensifièrent soudainement.
Moi, le repoussant avec une force inexpliquée, son corps projeté en arrière. Il murmurait quelque chose, perdu sous le bruit de l’eau.
Mes mains se pressèrent contre mes tempes, tentant vainement de bannir ces visions.
Non, ça ne pouvait pas être vrai.
Juste des fragments d’un rêve troublant, rien de plus.
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Je coupai brusquement l’eau, mon cœur tambourinant contre ma poitrine.
Ces images, vivaces et troublantes, comment pouvaient-elles sembler si réelles ?
Je respirai profondément, laissant la vapeur m’envelopper.
C’était le fruit de mon imagination, exacerbée par l’alcool et la fatigue. Mais pourquoi, alors, ces visions avaient-elles l’air d’ancrer une vérité que mon esprit refusait d’admettre ?
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Je m’emparai de ma serviette et l’enroulai autour de moi, puis m’approchai du miroir embué.
Je traçai une ligne dans la buée pour me regarder.
Mon reflet, si familier et pourtant étranger, me fixait avec intensité.
Je me répétais : Je vais bien, tout est dans ma tête. Pourtant, une inquiétude latente grondait toujours en moi.
Et si ce n’était pas juste dans ma tête ?
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Dans ma chambre, le silence s’étirait tandis que je me tournais vers Ara, les bras croisés, mon impatience grondant sous la surface.
Bora:
- Alors ? Raconte, qu’est-ce qui s’est passé hier soir ?
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Ara s’assit sur le bord de mon lit, triturant nerveusement une mèche de ses cheveux.
Ara:
- C’est compliqué... tu es sûre de vouloir tout savoir ? me demanda-t-elle, l’appréhension claire dans sa voix.
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Bora:
- Évidemment ! Je ne me rappelle de rien, Ara, je compte sur toi, insistai-je, le ton ferme.
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Elle prit une profonde inspiration, puis se lança.
Ara:
- D’accord, mais ne t’énerve pas, ce que je vais te dire pourrait te paraître fou.
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Ara évoqua alors des détails troublants de la soirée, mentionnant comment mes yeux étaient devenus d’un rouge intense et mon comportement inhabituellement sauvage.
Je secouai la tête, à moitié amusée, à moitié frustrée par ses mots.
Bora:
- Des yeux rouges, vraiment ? Tu vas me dire quoi ensuite, que je me suis transformée en vampire ? dis-je en riant, bien que son sérieux me mette mal à l’aise.
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Elle me lança un regard sérieux, mais avec une lueur de malice.
Ara:
- Qui sait ? Avec les histoires de cette ville, tout est possible... tu étais vraiment pas toi-même. Tu as même... vomis quelque chose de gluant. Ça avait l’air sérieux.
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Je soupirai, moitié incrédule, moitié amusée par son flair dramatique habituel.
Bora:
- Tu as toujours eu trop d’imagination, Ara.
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Elle leva les mains en signe de capitulation, mais son expression resta convaincue.
Ara:
- Je te jure, Bora, je n’invente rien !
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Je la fixai un moment, connaissant bien sa tendance à ne jamais pousser les blagues trop loin.
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Puis, avec une légère angoisse, je murmurai :
Bora:
- Laisse tomber, tu étais sûrement aussi ivre que moi. Franchement, on a dû faire n’importe quoi...
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Ara acquiesça, mais son sourire trahissait son amusement.
Ara:
- Hier soir, tu étais tellement hors de contrôle qu’on devrait te mettre dans une pub : ‘Un verre de trop, et voilà ce qui vous attend !’ Avec ta tête, succès garanti !
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Bora éclata de rire et secoua la tête.
Bora:
- Et toi, hein ? T’es pas mieux ! Boire jusqu’à voir des gens avec des yeux rouges… Franchement, on dirait que t’as un abonnement premium pour des hallucinations. Mais t’as raison, fini l’alcool. Pour nous deux, cette fois c’est juré.
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Son rire éclaircit l’atmosphère, mais une part de moi restait troublée par ses paroles.
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Tout était si flou, et pourtant... quelque chose me disait que cette nuit-là, quelque chose d’inhabituel s’était vraiment produit.
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En riant, elle ajouta encore plus taquin :
Ara:
- Et puis, entre nous, Ryun et toi... petite coquine, qu’avez-vous fait exactement toute la nuit ?
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Je sentis mes joues chauffer, mêlant gêne et irritation.
Bora:
- D’abord, ne me rappelle pas que tu m’as laissée seule avec lui. Traîtresse !
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Elle éclata de rire, nonchalante.
Ara:
- Mouais, fais la victime, mais je sais que tu ne me dis pas tout.
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Sans réfléchir, j’attrapai un coussin sur le lit et le lui lançai en pleine figure.
Bora:
- Tais-toi, perverse ! Je ne sais rien, je dormais probablement.
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Son éclat de rire résonna dans la pièce, me faisant sourire malgré moi.
Mais au fond, une question restait sans réponse : que s’était-il vraiment passé cette nuit-là ?
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Alors qu’Ara riait encore, elle se redressa soudain, adoptant une expression sérieuse.
Ara:
- Hey, parlons d’un truc important. Tes médocs. Tu penses pas que c’est à cause de ça que tu t’es sentie mal ?
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Je levai les yeux au ciel, agacée par cette soudaine gravité.
Bora:
- Ara, laisse tomber. Ma mère va me tuer si elle découvre que je n’ai pas pris mes médocs. Déjà qu’elle est furieuse pour hier…
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Elle croisa les bras, me fixant d’un air sévère.
Ara:
- Et si c’était grave ? Tu préfères prendre le risque ? Va lui dire, Bora. Maintenant.
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Avant que je puisse protester, elle se leva et m’attrapa par la main, me tirant presque hors de la chambre.
Ara:
- Allez, bouge. On ne plaisante pas avec ça.
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Je soupirai profondément, consciente qu’elle n’allait pas lâcher l’affaire.
Résignée, je descendis les escaliers, Ara sur mes talons, mon cœur battant à l’idée d’affronter ma mère.
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Je descendis les escaliers, chaque pas alourdissant mon souffle.
Mon cœur tambourinait comme un signal d’alarme.
Ara, silencieuse, me suivait de près, son visage tendu.
Je devais parler à ma mère, mais l’idée même me terrifiait.
Courage, Bora, ça va aller, me répétai-je intérieurement, bien que mon estomac soit noué.
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En entrant dans la cuisine, je trouvai ma mère penchée sur le plan de travail, un couteau à la main, découpant des légumes avec une précision qui trahissait son humeur concentrée.
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Bora:
- Maman…
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Ma voix trembla légèrement.
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Elle releva la tête, intriguée.
Maman:
- Qu’est-ce qu’il y a ? demanda-t-elle d’un ton neutre, mais son regard ne laissait rien passer.
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Je pris une profonde inspiration, sachant que la moindre hésitation pouvait tout faire déraper.
Bora:
- Il y a un problème… dis-je, ma voix hésitante.
Bora:
- J’ai… perdu mes médocs.
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Elle s’immobilisa, le couteau suspendu dans les airs. Ses yeux s’écarquillèrent, passant immédiatement de la surprise à une inquiétude palpable.
Maman:
- Pardon ?! Sa voix monta d’un cran. Depuis quand ?!
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Je baissai les yeux, regrettant déjà mes mots. Dire la vérité était hors de question.
Bora:
- Euh… depuis hier, mentis-je, ma voix à peine audible.
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En une fraction de seconde, elle posa le couteau et s’approcha de moi, sa main se posant sur mon front.
Maman:
- Tu n’as pas de fièvre…murmura-t-elle, mais son ton était plus nerveux qu’apaisé.
Maman:
- Quand exactement as-tu arrêté de les prendre ?
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Mon esprit cherchait désespérément une échappatoire, mais tout ce que je trouvai fut une réponse bredouillante :
Bora:
- Hier, maman. Je te le jure.
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Elle soupira, passant une main sur son visage, son expression oscillant entre colère et panique.
Maman:
- On ne peut pas prendre ça à la légère. Tu sais à quel point c’est important. Tu viens de subir une greffe !
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Je voulus la rassurer, mais elle ne me laissa pas le temps.
Maman:
- Prends ta veste. On file à l’hôpital. Maintenant.
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Elle attrapa son sac avec une détermination implacable, comme si elle pouvait effacer l’incident par une simple action rapide.
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Bora:
- Maman, ce n’est pas si grave, je vais bien… tentai-je faiblement, mais son regard me figea sur place.
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Maman:
- Pas un mot de plus, Bora. Mets ta veste et bouge.
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Ara, debout à quelques pas derrière moi, regarda la scène sans oser intervenir.
Ses yeux cherchaient les miens, comme pour m’encourager à coopérer.
Résignée, je pris ma veste accrochée au porte-manteau et l’enfilai, incapable de soutenir le regard de ma mère.
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Maman:
- Maintenant, en voiture. Et toi aussi, Ara, viens, ordonna-t-elle d’un ton qui n’admettait aucune discussion.
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Le silence régna dans la voiture.
Je fixais mes mains, cherchant à éviter les pensées qui tournaient en boucle dans ma tête.
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***
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La salle d’examen était baignée dans une lumière froide et impersonnelle, mais l’atmosphère était tout sauf neutre.
Tonton Kim, assis à son bureau, fixait un point au loin avant de poser son regard sur moi.
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Il croisa les bras, son visage impassible, mais je pouvais voir une lueur d’inquiétude dans ses yeux.
Oncle:
- Alors, Bora, commença-t-il doucement, mais avec une autorité sous-jacente.
Oncle:
On m’a dit que tu as perdu tes médicaments. C’est vrai ?
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Je détournai les yeux, un nœud se formant dans ma gorge.
Bora:
- Oui… Je crois que je les ai oubliés quelque part hier, mentis-je, incapable d’affronter son regard.
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Je n’osais pas avouer que cela faisait deux jours que je ne les avais pas pris.
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Il haussa légèrement un sourcil, puis se leva lentement avant de s’avancer vers moi.
Oncle:
- Et tu ne m’as pas prévenu ? Tu sais à quel point c’est important, Bora. Ces médicaments ne sont pas un détail.
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Bora:
- Je sais… Je suis désolée, murmurai-je, tentant de minimiser la gravité de la situation.
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Il soupira profondément, secouant la tête.
Oncle:
- Tu sais ce que je t’ai dit, n’est-ce pas ? Ce cœur… ton corps doit encore s’y adapter. Ces médicaments ne sont pas optionnels. Ils sont essentiels pour éviter que ton corps ne le rejette.
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Je hochai timidement la tête, cherchant une ouverture pour poser la question qui me brûlait les lèvres depuis des jours.
Bora:
- Mais… si je ne les prends pas… Qu’est-ce qui pourrait m’arriver ?
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Son regard se fit plus dur, presque protecteur.
Oncle:
- Bora, je ne veux pas que tu penses à ce genre de scénarios. Ce que je veux, c’est que tu prennes ces médicaments tous les jours, sans exception.
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Bora:
- Mais… insistai-je, ma voix à peine audible.
Bora:
- L’opération était une réussite, non ? Pourquoi ai-je encore besoin de tout ça ? C’est normal ?
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Son visage s’adoucit légèrement, mais son ton restait ferme.
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Il posa une main sur mon épaule et me regarda droit dans les yeux.
Oncle:
- Une transplantation cardiaque, ce n’est jamais simple. Même si tout s’est bien passé, ton corps a besoin d’un soutien constant pour accepter ce nouveau cœur. Ces médicaments aident ton système à maintenir cet équilibre. C’est vital, Bora.
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Si cette bouffée de chaleur est liée au manque de médicament, c’est possible… Mais pourquoi est-ce que j’ai cette impression qu’il y a autre chose derrière tout ça ?
Je fronçai les sourcils, troublée.
Ses paroles semblaient mesurées, comme s’il évitait d’en dire trop.
Pourtant, je savais que le pousser davantage serait vain.
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oncle:
- Promets-moi que tu seras plus prudente, reprit-il, sa voix empreinte d’une inquiétude sincère.
Oncle:
- Et si quelque chose te semble inhabituel, tu viens me voir immédiatement. C’est compris ?
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Bora:
- Oui… compris, répondis-je en hochant la tête.
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Il sembla se détendre légèrement et se dirigea vers une armoire, en sortant plusieurs boîtes qu’il déposa devant moi.
Oncle:
- Je te donne plusieurs boîtes cette fois, au cas où tu en perdrais encore, dit-il d’un ton sérieux.
Oncle:
- Mais promets-moi de faire attention. Ta santé n’est pas un jeu, Bora. Compris ?
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Je pris les boîtes et les serrai fermement entre mes mains.
Bora:
- Merci, tonton. Je te promets d’en prendre soin.
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Oncle:
- Je l’espère, murmura-t-il avant de se retourner vers son bureau, ses gestes précis mais un peu rigides, comme s’il cachait une inquiétude plus grande qu’il ne voulait l’admettre.
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Je sortis de la salle d’examen, serrant les médicaments contre moi.
Une part de moi était soulagée, mais une autre restait troublée.
Ce ton protecteur de Tonton Kim… Cette insistance… Pourquoi avais-je l’impression qu’il y avait plus à cette histoire qu’il ne voulait bien me dire ?
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***
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La nuit était silencieuse, troublée seulement par l’air frais qui s’infiltrait par la fenêtre entrouverte.
J’avais laissé un léger courant d’air traverser ma chambre pour évacuer l’odeur de renfermé.
Mon désordre habituel me paraissait étrangement pesant ce soir, et je m’efforçais de trier quelques vêtements, distraitement.
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Un frisson me parcourut, mais ce n’était pas à cause de la fraîcheur.
Je sentais une présence. Instinctivement, je me retournai.
Mon cœur s’arrêta une seconde...
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Ryun était là, assis sur ma chaise comme si de rien n’était, les jambes croisées et un air presque moqueur sur le visage.
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Sa présence, à la fois inattendue et intimidante, envahit la pièce.
Bora:
- Ryun ?! Je faillis crier mais baissai aussitôt la voix.
Bora:
- Qu’est-ce que tu fais ici ? Comment tu es entré ?!
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Un sourire effleura ses lèvres...
Sans un mot, il leva paresseusement la main vers la fenêtre.
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Mon regard suivit son geste, et je compris.
Bora:
- La fenêtre… murmurais-je, incrédule. Sérieusement ?
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Il haussa les épaules avec une désinvolture exaspérante.
Ryun :
- Je voulais m’assurer que tu allais bien.
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Je me précipitai pour fermer la porte à clé, vérifiant frénétiquement qu’elle était bien verrouillée.
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Bora:
- Tu es complètement fou, murmurai-je en retour.
Bora:
- Ma mère est en bas. Elle pourrait monter à tout moment !
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Ryun ne sembla pas concerné...
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Il se leva lentement, une élégance presque féline dans ses mouvements, et s’approcha de mon bureau.
Son regard glissa sur les photos que j’avais accrochées au mur : des souvenirs avec Ara, ma mère, et quelques amis.
Il s’arrêta sur une vieille photo de moi enfant, un sourire espiègle sur le visage..
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Bora:
- Ryun, tu n’as pas le droit d’être ici, dis-je en me plaçant entre lui et les photos, mon cœur battant trop vite.
Bora:
- Pars, je suis sérieuse.
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Il me fixa, ses yeux perçants s’accrochant aux miens avec une intensité troublante.
Ryun:
- Je vois que tu te portes mieux. Mais je me demande… comment est-ce possible ?
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Bora:
- De quoi tu parles ? demandai-je, ma voix faiblissant face à la gravité de son ton.
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Il détourna le regard un instant, examinant ma chambre comme s’il cherchait des réponses parmi mes affaires.
Ryun:
- Tu ne te souviens vraiment de rien, n’est-ce pas ? murmura-t-il.
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Un poids s’installa dans ma poitrine...
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Ses mots semblaient porter une vérité que je n’étais pas prête à entendre.
Bora:
- Souvenir de quoi ? insistai-je.
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Il s’avança lentement, chaque pas rétrécissant l’espace entre nous.
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Je reculai instinctivement jusqu’à heurter le bureau derrière moi.
Je sentis son aura, oppressante et électrisante...
Il baissa légèrement la tête, plongeant son regard sombre dans le mien.
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Ryun:
- De la nuit dernière. De ce que tu as fait. Sa voix était grave, envoûtante.
Ryun:
- Tu es sûre de ne rien te rappeler ?
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Les flashs revinrent, vifs et désordonnés.
Moi, criant. Ryun projeté au sol.
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Une puissance incontrôlable jaillissant de moi. Mon cœur s’emballa.
Bora:
- J’ai fait… quoi ? demandai-je, à moitié terrifiée par ce que j’allais entendre.
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Son sourire réapparut, énigmatique et troublant.
Ryun:
- Tu étais audacieuse. Différente. Fascinante, même.
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Bora:
- Arrête tes énigmes, rétorquai-je, rassemblant mon courage.
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Je posai mes mains sur son torse, cherchant à le repousser, mais la chaleur de sa peau, même à travers le tissu, fit vaciller ma détermination.
Bora:
- Dis-moi clairement ce que tu veux dire.
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Il recula légèrement, comme pour me laisser respirer, et s’assit sur le bord de mon lit avec une nonchalance exaspérante.
Ryun:
- Très bien. Je vais te le dire clairement. Tu devrais venir avec moi...
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Je plissai les yeux, croisant les bras pour cacher mon trouble.
Bora:
Partir avec toi ? Tu plaisantes, j’espère. C’est quoi cette idée absurde ?
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Ryun:
- Je ne plaisante jamais, répondit-il, son ton grave tranchant avec son sourire espiègle.
Ryun:
- Je ne parle pas de venir chez moi! Je parle de quitter cet endroit. De partir ....
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D’un coup, il s’arrêta en fixant la table de chevet...
Il se pencha et saisit ma boîte de médicaments.
Son expression changea instantanément...
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L’amusement fit place à une stupeur glaciale.
Ryun:
- Ces médicaments… murmura-t-il, presque pour lui-même.
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Je fronçai les sourcils.
Bora:
- C’est mon traitement. Pourquoi cette tête ?
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Il resta figé, ses doigts serrant la boîte.
Ryun:
- Qui te les a donnés ? demanda-t-il, sa voix plus dure que je ne l’avais jamais entendue.
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Bora:
- Mon médecin. Le Dr Kim Joon-ho. Pourquoi ?
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Ses yeux s’élargirent, une vague d’émotions passant sur son visage : surprise, choc, peut-être même peur.
Il resta silencieux, les mâchoires crispées.
Puis, soudain, il se leva d’un bond...
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Bora:
- Ryun, attends ! Qu’est-ce qui se passe ?
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Je fis un pas vers lui...
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Sans prononcer un mot, Ryun se dirigea vers la fenêtre entrouverte.
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En un mouvement fluide et maîtrisé, il se glissa dans l’obscurité, disparaissant comme s’il n’avait jamais été là.
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Je restai là, immobile, le souffle court.
Mes mains tremblaient légèrement.
Qu’est-ce qui venait de se passer ?
Pourquoi ces médicaments semblaient-ils le troubler autant ? Et surtout… que me cachait-il ?
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